Arthrose : causes, conséquences, approche préventive et compléments possibles

L’arthrose, également nommée ostéoarthrite, est une arthropathie fréquente qui touche des millions de personnes à travers le monde. Cette maladie dégénérative affecte principalement les articulations des mains, des genoux, des hanches et de la colonne vertébrale, et est caractérisée par la dégradation du cartilage. Le cartilage est le tissu qui protège les extrémités des os dans une articulation, assurant ainsi un mouvement fluide. L’usure du cartilage peut entraîner le frottement des os les uns contre les autres, ce qui provoque des douleurs, des raideurs et une mobilité réduite. Dans ce blog, nous approfondissons la physiopathologie de l’arthrose, nous en étudions les causes et nous examinons les interventions sur le mode de vie pouvant contribuer à la prévention et au contrôle de cette maladie..

Physiopathologie de l'arthrose

Pour commencer, nous examinons plus en détail l’aspect technique. La physiopathologie de l’arthrose est complexe et multifactorielle. Cela commence généralement par des changements biomécaniques et biochimiques dans le cartilage articulaire et les structures environnantes.

Dégradation du cartilage:

- Métalloprotéinases (MMP): Ces enzymes dégradent la matrice extracellulaire du cartilage. En particulier la MMP-13 joue un rôle crucial dans la dégradation du collagène de type II, la principale protéine structurelle du cartilage.

- Aggrécanases: Ces enzymes, comme l’ADAMTS-4 et l’ADAMTS-5, sont responsables de la dégradation de l’agrécane, un protéoglycane essentiel à l’élasticité et à la teneur en eau du cartilage.

Dans une articulation saine, ces enzymes sont impliqués dans le renouvellement et la réparation tissulaires normaux, mais en présence d’arthrose, leur régulation est perturbée, ce qui entraîne la destruction du cartilage. La compréhension de ces processus permet de définir des interventions thérapeutiques potentielles visant l’inhibition de ces enzymes afin de ralentir la progression de l’arthrose et de soulager les symptômes.

La dégradation du cartilage dans le cas de l’arthrose due aux MMP et aux agrécanases est une conséquence du dérèglement de l'activité enzymatique, souvent initié par :

1. processus inflammatoires : Les cytokines pro-inflammatoires comme l’interleukine-1β (IL-1β) et le facteur de nécrose tumorale-α (TNF-α) jouent un rôle clé dans l’initiation et la stimulation de réactions inflammatoires dans l'articulation. Ces cytokines stimulent la production de MMP et d’agrécanases.

2. stress mécanique: Une charge excessive de l’articulation, comme en cas d’obésité, de blessures ou de mouvements répétitifs, peut accélérer la dégradation du cartilage. Il en résulte un cercle vicieux de perte de cartilage et de charge mécanique accrue de l’os sous-chondral

3. stress oxydatif: L’arthrose entraîne souvent une production accrue d’espèces réactives de l'oxygène (ROS), ce qui contribue au stress oxydatif et à la poursuite de l’activation de MMP et d’agrécanases.

Causes de l'arthrose
L’arthrose peut être la conséquence d’une combinaison de facteurs, dont :

1. Surpoids: : Un surpoids met plus de pression sur les articulations, surtout dans les genoux et les hanches, ce qui peut accélérer la dégradation du cartilage. Le surpoids modifie également le biomécanique de la marche et d’autres mouvements. Cela peut provoquer des microtraumatismes qui endommagent la structure du cartilage. De plus, les personnes en surpoids ont des muscles plus faibles autour des articulations, ce qui donne lieu à une stabilité réduite et à une charge accrue du cartilage

Saviez-vous que le tissu adipeux sécrète des cytokines pro-inflammatoires, comme le TNF alpha et l’IL-6, qui contribuent à l’inflammation systématique et favorisent la production d’enzymes dégradant le cartilage ?

2. Âge: Le risque d’arthrose augmente avec l’âge. Cela est dû à l’usure naturelle du cartilage.

3. (épi)-génetique: L’hérédité peut également jouer un rôle. Le risque d’arthrose est plus important si la maladie est présente dans la famille. Sachez aussi que des facteurs environnementaux peuvent avoir un impact sur l’expression de gènes qui sont impliqués dans la dégradation du cartilage. Il est alors question de mauvaise alimentation, de manque d’exercice physique, d’exposition à des toxines, de tabagisme, etc

4. Tabagisme: La nicotine et d’autres substances toxiques dans la fumée des cigarettes peuvent être directement toxiques pour les chondrocytes, les cellules qui produisent et entretiennent le cartilage. Il peut en découler une régénération réduite du cartilage et des lésions accrues du cartilage.

5. Blessures: Des blessures articulaires antérieures peuvent augmenter le risque d’arthrose.

6. Surcharge: Les professions ou les sports exigeant des mouvements répétitifs ou une lourde charge des articulations peuvent contribuer au développement de l’arthrose.

Prévention de l'arthrose

Bien que certains facteurs de risque pour l’arthrose – comme la génétique et l’âge – ne puissent pas être évités, différentes mesures préventives peuvent contribuer à diminuer le risque de développer de l’arthrose et à ralentir la progression de la maladie.

Contrôle du poids:

Impact sur les articulations : comme nous l’avons dit, le surpoids met sous pression les articulations porteuses comme les genoux et les hanches. Cela accroît l’usure du cartilage et le risque d’arthrose. Une combinaison de régime sain et d’exercice physique régulier est essentielle pour le contrôle du poids. Évitez les régimes draconiens et visez une perte de poids progressive de 0,5-1 kg par semaine.

Prévention des blessures:

Protection des articulations : Le port de chaussures appropriées offrant un bon soutien, l’utilisation d’un équipement de protection pendant la pratique sportive et le fait d’éviter toute charge excessive des articulations peuvent prévenir les blessures. Après une blessure articulaire, il est important de prévoir un repos et une rééducation adéquats afin de favoriser une guérison complète et de réduire le risque d’arthrose secondaire.

Alimentation: Un régime riche en antioxydants, en acides gras oméga 3 et d’autres substances nutritives anti-inflammatoires peut contribuer à réduire les inflammations et à garder des articulations saines. De plus, les antioxydants (baies, thé vert) et les polyphénols (curcuma, resvératrol) peuvent réduire les inflammations et réguler l’expression de MMP et d’agrécanases. Évitez les viandes rouges, les viandes transformées, les margarines, les gras trans, les snacks transformés, les sodas, les bonbons et les pâtisseries. Une consommation d’alcool excessive peut également aggraver les inflammations.

Exercice physique régulier: : Une activité physique modérée, comme la marche, la natation et le vélo, contribue à maintenir la fonction articulaire et la force musculaire. L’entraînement d’endurance peut contribuer à renforcer les muscles autour des articulations, afin de réduire la charge sur le cartilage. Le renforcement des muscles autour des articulations par le biais de l’entraînement d’endurance offre en outre un soutien supplémentaire et diminue la charge sur le cartilage.

Sommeil: Un sommeil suffisant et qualitatif est essentiel pour le rétablissement et la régénération des tissus. Visez 7 à 9 heures de sommeil par nuit et veillez à avoir une bonne hygiène du sommeil. Un sommeil de mauvaise qualité peut accroître la sensibilité à la douleur.

Gestion du stress: Un stress chronique peut entraîner une production accrue de cortisol et de cytokines. Ces substances augmentent à leur tour les processus inflammatoires. De plus, le stress peut accroître la perception de la douleur. Des techniques comme la méditation, le yoga, les exercices de respiration et la pleine conscience peuvent aider à réduire le stress. Le sport en fait bien sûr également partie.

Compléments pour l'arthrose
L’arthrose est une maladie chronique qui peut avoir un impact considérable sur la qualité de vie. En plus des traitements médicaux, les compléments et les mesures préventives peuvent jouer un rôle important dans la maîtrise des symptômes et la prévention de la progression de la maladie. Dans cette section, nous examinons plus en détail les compléments qui peuvent s’avérer efficaces en cas d’arthrose et nous étudions des stratégies de prévention plus élaborées.

1. Glucosamine et Chondroïtine:

- Werkingsmechanisme: Glucosamine en chondroïtine - Mecanism d'action: La glucosamine et la chondroïtine sont des composants naturels du cartilage. La glucosamine participe à la synthèse des glycosaminoglycanes, qui sont essentiels pour la structure et la fonction du cartilage. La chondroïtine aide à attirer l’eau et les substances alimentaires vers le cartilage et inhibe l’action des enzymes dégradant le cartilage.

- étude: Différentes études ont démontré que ces compléments peuvent contribuer à réduire la douleur et à améliorer la fonction articulaire des personnes souffrant d’arthrose. L’effet peut varier, et certaines personnes peuvent en profiter davantage que d’autres

- Dosage: Un dosage quotidien de 1 500 mg de glucosamine et de 1 200 mg de chondroïtine est souvent recommandé. Les effets ne sont perceptibles qu’après quelques semaines.

2. Methylsulfonylmethaan (MSM)

- Mecanism d'action : Le MSM possède des propriétés anti-inflammatoires qui peuvent aider à réduire les douleurs articulaires et les gonflements. Il peut diminuer la production de cytokines pro-inflammatoires comme le TNF-α et l’IL-6, qui contribuent à l’inflammation et à la dégradation du cartilage en cas d’arthrose.

- Dosage: La plupart des études ont démontré des effets positifs avec des dosages quotidiens de MSM allant de 1 500 mg à 6 000 mg, répartis sur plusieurs doses.

3. Curcumine:

- Mécanisme d'action: La curcumine, la substance active du curcuma, possède de puissantes propriété anti-inflammatoires et antioxydantes. Elle inhibe différentes molécules qui sont impliquées dans des processus inflammatoires, comme le NF-κB et la cyclooxygénase 2 (COX-2)

- étude: Des études cliniques suggèrent que la curcumine peut s’avérer autant efficace que certains médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) pour diminuer la douleur et l’inflammation en cas d’arthrose, sans les effets secondaires qui accompagnent souvent une utilisation prolongée d’AINS.

- Dosage: : Les dosages recommandés varient, mais se situent généralement entre 500 et 2 000 mg par jour, en fonction de la forme et de la pureté du complément. La curcumine est prise de préférence en combinaison avec la pipérine, un composant du poivre noir.

4. PEA (Palmitoyléthanolamide)

Mécanisme d'action PEA - Mécanisme d'action: Le PEA peut soulager la douleur en interagissant avec les nocicepteurs et les canaux de la douleur. Il agit principalement via le récepteur alpha activé par les proliférateurs de peroxysomes (PPAR-α) et peut aussi exercer une influence sur les récepteurs endocannabinoïdes.

- étude: Des études ont démontré PEA que le PEA peut s’avérer efficace pour réduire la douleur et améliorer la qualité de vie de patients souffrant de différents syndromes douloureux, dont l’arthrose.

- Dosage: Dans la phase de démarrage (les deux premiers mois), il convient de prendre 1 200 mg. On peut ensuite passer à un dosage de 400 à 800 mg.

5. Boswellia Serrata:

- Mécanisme d'action: Cette plante, également connue sous le nom d’encens, contient des acides boswelliques qui ont des effets anti-inflammatoires en inhibant la production de leucotriènes, des substances qui participent à l’inflammation.

- étude: Des études démontrent que l'extrait Boswellia peut contribuer à réduire la douleur et à améliorer la fonction articulaire des personnes souffrant d’arthrose, avec des effets secondaires réduits au minimum.

- Dosage: Les dosages typiques se situent entre 300 et 500 mg par jour d’un extrait standardisé contenant 30-60 % d’acides boswelliques.

6. Acides gras oméga-3:

Mécanisme d'action acides gras oméga-3 , principalement l’EPA (acide eicosapentaénoïque) et le DHA (acide docosahexaénoïque), possèdent des propriétés anti-inflammatoires. Ils diminuent la production d’eicosanoïdes et cytokines inflammatoires.

- étude: Une utilisation constante de compléments omega-3 peut réduire les inflammations et soulager la douleur en cas d’arthrose. Ils s’avèrent particulièrement utiles pour les personnes qui n’ont pas un apport suffisant d’acides gras oméga 3 par le biais de leur alimentation.

- Dosage: Une prise conjointe d’EPA et de DHA de 1 000-3 000 mg par jour est souvent recommandée pour obtenir des effets anti-inflammatoires.

7. Vitamine D et Calcium:

Mécanisme d'action Vitamine D est essentielle pour la prise de calcium et joue un rôle crucial dans le maintien d'os et articulations sains. Calcium est indispensable à la minéralisation des os. .

- étude: Les carences en vitamine D sont mises en relation avec un risque accru d’arthrose et de douleurs articulaires. Une supplémentation peut contribuer à diminuer ces risques et à améliorer la santé des articulations. .

- Dosering: Pour la vitamine D - Dosage: Pour la vitamine D, on recommande souvent une prise quotidienne de 800-3 000 IU, en fonction des taux sanguins et de l’exposition à la lumière du soleil. Pour le calcium, la prise quotidienne recommandée varie de 1 000 à 1 200 mg, en fonction de l’âge et du sexe.

Conclusion

L’arthrose est une maladie complexe qui requiert une approche polyvalente. En appliquant une série de mesures préventives, nous sommes en mesure de maîtriser les symptômes et de ralentir la progression de la maladie. Une approche holistique qui comprend l’alimentation, l’exercice, le sommeil, la gestion du stress et la supplémentation offre les meilleures chances de garder des articulations saines et une meilleure qualité de vie.

Arthrose : causes, conséquences, approche préventive et compléments possibles

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